Gypsy trip // New york #3

Désireux de voir un New York différent, un New York plus vert et moins bruyant, nous consacrons notre 3^ème journée à la visite du poumon de la ville, Central Park. Mais avant de rejoindre celui ci nous décidons de faire un petit détour vers un autre parc, plus petit celui là et surtout plus sélectif. En effet, il s’agit du seul parc privé de New York, le parc Gramercy.

Pour avoir la possibilité d’entrer en ces lieux, il faut être muni d’une clé et seuls quelques privilégiés possèdent ce droit. Curieux d’en savoir un peu plus, nous sommes allés jeter un coup d’oeil à ce mystérieux parc qui au final n’a rien d’extraordinaire. Il s’agit d’un petit parc bien entretenu on ne peut plus banal avec ses pelouses et ses quelques allées, à la différence qu’il vous faut une clé pour y entrer. Une tranquillité assurée je suppose.

D’ailleurs, nous avons pu assister à l’entrée d’un des maitres des clés, et le spectacle fut assez drôle. A ce moment là, j’avais le nez contre le grillage afin d’essayer d’en voir un peu plus et d’un seul coup je sentis une main ferme sur mon épaule m’incitant à me pousser du chemin. Un peu surprise je me retourne et aperçois un homme avec une oreillette et une grosse clé, trois personnes derrière lui et une limousine garée sur le bas côté. Comprenant la situation, je me décale sur le côté, et libère le passage sacré.

Aussi vite qu’elle fut ouverte, la porte fut refermée. Je n’ai aucune idée de qui étaient ces personnes mais j’en garderais le souvenir amusé d’une jeune femme en escarpins Louboutin haut de 12cm peinant à suivre ces amis arpentant les allées tapissées de gravier. Une chose est sure, cela ne devait pas être une habituée du parc et la scène fut assez coquace.

Nous continuons notre chemin à pied en direction du parc, le temps est assez nuageux ce jour là mais offre quelques belles éclaircies par moment.

Nous pénétrons dans ce havre de quiétude, et le mouvement tranquille des promeneurs ralenti naturellement le rythme auquel nous nous étions habitué la veille. Là, en plein coeur de Manhattan et entouré d’arbres nous goûtons au plaisir de cette parenthèse verte.

Pendant un petit moment, nous nous arrêtons pour regarder un couple d’amoureux debout sur un grand rocher surplombant le parc et au dessus duquel s’élèvent les massives silhouettes qui composent la ville.

Le spectacle est très beau, non seulement pour la symbolique mais surtout visuellement. Le contraste de ces 2 petites personnes face aux immenses buildings est saisissant.

Notre après-midi sera consacrée à la traversée de ce parc qui nous donne l’impression d’être ailleurs grâce aux arbres environnants qui assourdissent les sons de la ville et purifie l’air, ou du moins en donne la sensation.

A fur et à mesure que les heures passent, nous voyons défiler devant nous tout un tas de paysages différents, un lac de ce côté, un château de l’autre, un zoo, une patinoire, des jardins, des forêts.

Même si le parc, privé des fleurs de l’été n’est pas éclatant de couleurs et d’odeurs, il offre quand même en hiver de très belles images.

Notre préféré fut celle d’un lac à moitié gelé. D’ailleurs, contrairement au héros dans le roman de L’attrape-cœurs, nous n’avons pas eu à nous demander où vont les canards lorsque les lacs sont glacés, car nous avons assisté à de belles gamelles de leur part. Certain pensent arriver sur de l’eau et d’autre sur un sol dur, je vous laisse imaginer la scène. Même si ce n’est pas très gentil, je dois bien avouer que cela nous a fait sourire.

C’était si calme qu’on aurait presque pu entendre les craquements des morceaux de glace qui se détachent en fondant.

Brisant notre silence, une dame d’un certain âge au visage harmonieux révélant une ancienne beauté nous rejoins et entame la discussion. Elle nous raconte des histoires sur les différentes espèces de canards et sur sa famille européenne. Elle nous parle de la France,  puis de sa vie.

Enrichis de cette nouvelle rencontre et de ses anecdotes, nous repartons en direction du nord. Nous arrivons presque à la fin du parc face à un nouveau lac et nous distinguons les contours d’Harlem.

Une fois sorti du parc, je n’ai pas le courage de continuer dans ce nouveau quartier à l’aveugle. Nous avons beaucoup marché et j’ai mal aux pieds malgré mes confortables baskets.

Nous prenons le métro et retournons à notre point de départ. Roy qui a très envie d’aller voir l’ONU réussi à me convaincre de faire un dernier détour avant de rentrer.

Nous passons par la très belle Gare centrale qui abrite le Mac Store sur une de ces alcôves à ciel ouvert, j’ai trouvé cela très original.

Une fois à Turtle Bay, nous apercevons enfin la tour de l’ONU. Une fois à ses côtés, nous constatons qu’il n’est pas possible de s’approcher de trop près,  nous faisons donc machine arrière et nous dirigeons vers notre nouvel hôtel.

Pour cette 3ème nuit, c’est par l’hôtel Library que nous sommes accueillis. A deux pas de la gare principale, du Chrysler building et de la National Public Library, il offre une localisation centrale entre la 3rd Avenue et la 42nd Est et s’entoure d’une richesse architecturale remarquable.

Avec ses rangées de livres et sa décoration soignée, cet hôtel fut notre préféré du séjour. C’était facile puisque nous adorons tous les deux les livres et les bibliothèques murales.

L’hôtel s’inspire du philosophe et grand homme Melvil Dewey, directeur des bibliothèques de New York dans les années 1800-1900 et de son système de classification des livres en une sorte de panoptique du savoir, et décore ses différentes chambres en fonction de ses différents domaines.

Notre chambre au 4^ème étage était sur le thème de la romance, on ne pouvait pas mieux tomber. La chambre très confortable recèle de petits clins d’œil pour les amateurs de littérature, tout a été très bien pensé. Une fois la découverte de notre chambre terminée, nous continuons notre visite des différents étages qui composent l’hôtel.

Plus de 6000 livres ornent les différentes pièces misent à disposition pour les hôtes, c’est beau, même très beau. La salle de lecture est un petit écrin de tranquillité et de gourmandise grâce aux différents biscuits, pâtisseries et sélection de thé laissés à disposition pour les invités.

Un vieil atlas posé sur un piano, de quoi se laisser emporter dans un songe où nous ferons le tour du monde avec notre sac à dos.

L’heure tourne et il est temps pour nous de rejoindre le dernier étage où se trouve le Bookmarks, le bar à cocktails très branché qui dispose d’un rooftop et d’une belle vue sur New York.

On commande 2 cocktails au bar, je choisis la spécialité, et Roy celui nommé d’après Hemingway.  Malgré le monde, le bar est bondé, nous sommes servis rapidement et on nous trouve même une petite table à l’intérieur. C’est dommage, il fait un peu trop froid pour profiter de la jolie terrasse.

Coincés entre une table de traders parlant business et une table de jeunes femmes un peu excitées, c’est le cliché New Yorkais, ça parle fort et ça veut se montrer.

Bien heureusement, mis à part ce carré maudit, l’ambiance est très sympathique et surtout c’est beau. Au dessus de nous, une verrière nous laisse apercevoir les délices d’un ciel dégagé et d’une nuit étoilée. La tête en l’air nous dégustons nos cocktails raffinés et planifions notre journée de demain.

Une fois nos cocktails terminés, nous redescendons à notre chambre et avons le plaisir de constater qu’une note nous a été laissé pour nous indiquer le temps qu’il fera demain accompagné de petits chocolats.

Nous sommes vraiment comblés et nous endormons paisiblement !

A nouveau un grand merci à Snaptraveller, au Bookmarks et à l’hôtel Library