Mon accouchement 27.05.2019
Je me rends compte en vous écrivant ces lignes qu’il faut que je m’arrête quelques minutes pour me replonger dans ce moment hors du temps. Un long moment pour moi puisque cela a duré 3 jours , mais c’est fou comme en 3 mois on oublie des choses, je ne croyais pas les mamans qui me disaient, on oublie tu verras. Je comprends mieux maintenant ce qu’elles voulaient dire par là même si je suis sure que le ressenti global de mon accouchement je ne l’oublierai pas.
Je suis restée 12 jours à l’hôpital mais je n’ai pas pris le temps d’écrire cette article à chaud, j’avais besoin de temps pour moi, pour digérer tout ce qui m’était arrivé et tout ce qui allait arriver. Sans l’avoir vécu on ne s’imagine pas le tourbillon de changements qu’une naissance apporte, pour moi ce ne sont pas seulement des changements d’organisation mais réellement un bouleversement de tous ses repères, une prise de conscience ou alors une façon de voir la vie plus calmement et sereinement.
Cette accouchement même si j’ai été accompagnée de A à Z par mon amoureux, l’équipe soignante et ma famille, m’a fait réaliser à quel point on est tout de même seule face à la douleur et face à la peur.
C’est très difficile et angoissant sur le moment mais on en ressort grandit. Et c’est pas comme si on avait le choix
Pour commencer, si vous allez bientôt accoucher ou que vous avez peur de l’accouchement, je vous conseille de ne pas lire mon article, je n’ai pas eu un accouchement de rêve et je n’ai pas envie que vous soyez angoissée à cause du mien alors qu’il y a 1 chance sur 1 milliard pour que cela vous arrive aussi.
Comme vous le savez surement, je suis intolérante au gluten et au lactose. J’ai dit mille fois que j’allais écrire un article sur le sujet mais je ne l’ai encore jamais fait, promis je m’en occupe rapidement ( j’ai enfin commencé un brouillon). En bref, ca réagit pas toujours de la même manière mais quand j’en mange, je suis malade quasiment juste après ( dans les 10 minutes ) et je ne garde rien ( je vous épargne les détails).
Et bien vous allez rire ou pas 🙂 mais c’est cette intolérance qui a provoqué mon accouchement ! Vous savez comme on a des envies quand on est enceinte et bien moi mes envies c’était grosso modo tout ce que je ne pouvais pas manger et particulièrement le fromage ! Bien sur en tant que grande gourmande ,c’était déjà suffisamment compliqué pour moi toutes les restrictions alimentaires de la grossesse alors je m’accordais au moins d’écouter mes envies même si cela me rendait malade ( d’ailleurs cela me rendait moins malade pendant la grossesse).
Le vendredi 24 mai, je suis allée faire des courses et ca faisait des semaines que j’avais envie d’une burrata. En passant devant le rayon, je n’ai pas pu résister et j’ai acheté une belle burrata. Ce soir là, je ne l’avais pas prévu mais Ivan est sorti et j’étais toute seule à la maison, j’ai donc mangé cette énorme burrata pour 2 toute seule, forcément 1 h plus tard, j’étais super malade. Le pire, c’est que je ne l’ai même pas apprécié, ça m’a vite écoeuré mais j’ai quand même tout mangé pour pas gâcher, comme quoi il faut vraiment s’écouter.
Vers 23h je suis allée me coucher, Ivan est rentré un peu plus tard, je l’ai entendu car comme nous étions en plein dans les travaux, notre lit était au milieu du salon. Je me suis relevée car j’avais toujours très mal au ventre et je continuais à être malade puis j’ai fini par me recoucher.
En me recouchant, je n’arrêtais pas de penser qu’il fallait que je me lève pour vérifier si je ne saignais pas alors que je n’avais jamais pensé à ça avant pendant la grossesse et que je ne sentais rien de particulier ( je trouve ça dingue comme notre corps nous parle !! ). J’ai fini par me relever à moitié endormie pour aller vérifier histoire de m’enlever ces pensées de ma tête que je puisse me rendormir tranquille . Evidemment, après vérification je saignais, j’ai réveillé calmement Ivan pour lui demander conseil et nous avons décidé d’appeler la clinique. Il était 2h30 du matin et ils m’ont répondu que c’était surement rien mais qu’il fallait quand même que je vienne pour vérifier si j’avais des contractions.
Confiante et persuadée que c’était juste une visite de contrôle, nous voilà parti à la clinique, sans sac et en pyjama. J’arrive à la clinique, la sage femme m’installe et me fait mon premier monitoring, au bout d’une heure elle me dit que j’ai quelques contractions et qu’il faut que le gynécologue de garde me voit avant que je puisse repartir. En attendant, elle continue le monitoring. Le médecin arrive, regarde les différents résultats de monitoring et m’annonce que je ne peux pas repartir. Je me souviens regarder Ivan et répondre » c’est une blague ? » , j’étais tellement persuadée que tout allait bien que je n’y croyais pas du tout. Il m’a répondu que non ce n’était pas une blague car j’avais des contractions et qu’il ne pouvait pas me laisser partir comme ça même s’il y avait de fortes chances pour que cela soit un faux travail comme je n’étais pas encore à mon 8ème mois. Il décide de me donner des médicaments pour stopper les contractions et je dis à Ivan qu’il peut repartir, il est 4h du matin et on va bientôt m’installer dans une chambre pour que je dorme. Ce que je ne savais pas c’est que je n’allais pas du tout supporter les médicaments et que j’allais avoir pratiquement droit à tous les effets secondaires, énorme migraine, souffle court, sensation de poids sur les côtes pour respirer et j’en passe. Résultat, j’ai angoissé et pas dormi de ce qu’il me restait de nuit. Heureusement la sage femme était très sympa et a essayé de me rassurer comme elle pouvait. Le matin, je devais reprendre les mêmes médicaments, j’ai donc expliqué à la nouvelle équipe de jour que je ne voulais vraiment pas à cause de la nuit que je venais de passer. Ils m’ont dit que si mes contractions s’étaient calmées, ils étaient ok , j’ai donc croisé les doigts à fond forts forts pour que ca aille mieux et alléluia les contractions s’étaient calmés. Encore une fois, je pensais sortir quelques heures plus tard, j’attendais de savoir l’heure pour qu’Ivan vienne me rechercher, j’avais d’ailleurs publié des stories sereine où je rigolais en disant qu’au moins j’avais pu voir ma chambre en avance et que je pouvais mieux me préparer à l’arrivée de bébé.
La gynécologue qui me suivait depuis le début de ma grossesse a même pris le temps de passer me voir pour savoir comment j’allais, j’ai trouvé ça génial qu’elle prenne le temps entre ses nombreux rendez vous. Je me souviens qu’elle m’a dit » c’est un peu tôt là ca serait bien qu’elle patiente encore 15 jours ». Toujours persuadée que c’était une fausse alerte, je lui avais répondu mais oui c’est sur avec un grand sourire.
En milieu d’après midi, on m’apprends qu’ils veulent me garder 48h par sécurité et puis finalement vers 18h ( heureusement qu’ils m’avaient gardé malgré mon insistance pour partir ), mes contractions ont recommencé. Cette fois-ci je n’étais plus toute seule car Ivan a pu dormir à la clinique avec moi. Les chambres sont vraiment confortables à la Clinique, il a même réussi à coller nos 2 lits pour nous faire un ptit coccon. Il a quasi réaménager toute la chambre mais l’équipe était trop sympa et l’a laissé faire. La différence avec la veille, c’est que cette fois ci mes contractions étaient douloureuses et très rapprochées. J’ai eu non stop à partir de 22h jusqu’à 8h du matin des contractions toutes les 3 minutes et c’était intenable. Comme mon col n’avait pas bougé, l’équipe soignante ne pouvait rien faire pour moi à part me donner du spasfon et du doliprane. J’ai passé la nuit sous la douche à me mettre de l’eau chaude sur le bas ventre tellement j’avais mal. A la fin j’étais tellement épuisée que je me suis fait une bouillotte avec une bouteille d’eau que j’ai trouvé pour pouvoir rester un peu allongée. Le matin, j’étais à bout de force, c’était ma deuxième nuit sans dormir et surtout j’étais tremblante de douleurs. J’avais osé rien dire de toute la nuit mais à 8h je ne tenais plus donc je les ai appelé pour que la gynécologue de garde m’examine. J’ai encore eu un monitoring avec toujours ses contractions d’intensité variables toutes les 3 minutes puis à l’examen ils ont constaté que mon col était ouvert.
J’étais soulagée mais en même temps totalement perdue, moi qui suis la reine des to do list et de l’organisation, je me retrouvais sans avoir rien préparé à la clinique sur le point d’accoucher. A la maison, c’était le chaos total, en plein milieu des travaux avec des affaires partout et plein de choses à faire. Je n’avais pas fini d’acheter toutes les affaires pour Lily et je n’avais pas encore préparé la valise pour partir à la maternité. Et pire je n’avais même pas encore fait ma préparation à la poussée pour l’accouchement chez la sage femme, j’avais seulement eu 2 cours. Ca va vous paraitre dérisoire mais j’étais aussi stressée car je ne pourrais pas publier sur Instagram, dans ma tête je m’étais déjà dit que je préparerais des photos en avance pour toute cette période…
Toutes ces pensées ont été vite rattrapées et effacées par la réalité et la décision que je devais prendre. J’allais bientôt accoucher et le docteur me conseillait de partir à l’hôpital à cause du poids de Lily à l’échographie. Son poids affiché était de 2,4Kg sauf qu’ il y a 30% de marge d’erreur ce qui veut dire qu’elle pouvait faire plus mais aussi moins.
Si elle était née avec un poids inférieur à 2,2kg, la clinique n’aura pas pu la garder et elle aurait été transférer à l’hôpital ce qui signifiait que je n’aurais pas pu la voir pendant 48h car Lily étant en siège la clinique me proposait de faire une césarienne.
Par contre si j’allais à l’hôpital, je serai sure de l’avoir pas loin de moi mais j’aurai un accouchement par voie basse même en siège car après l’examen de mes hanches, ca pouvait le faire avec le poids actuel du bébé.
Alors que dans ma tête, je ne m’étais même pas imaginée la possibilité que j’accouche à l’hôpital (je me voyais plutôt dans la salle nature de la Clinique dans la piscine ), j’ai pris la décision avec Ivan de partir à l’hôpital sans trop savoir ce qui m’attendait.
En vrai, tout se passe tellement vite ( même si c’était super long) et qu’on est tellement concentré sur la douleur à gérer qu’on a pas le temps de penser au fait que ca fait peur tout ça.
15 minutes plus tard me voilà dans une ambulance direction l’hôpital. Que cela soit à la clinique, dans l’ambulance ou à l’hôpital, tout le monde a vraiment été géniale et aux petits soins. J’avais un peu peur de cette partie « médicale » à cause d’un livre que j’avais lu sur la grossesse et l’accouchement ,qui diabolisait un peu les équipes soignantes et j’étais ravie de constater que par ici en tout cas, ils sont vraiment géniaux.
Si vous êtes d’ici et que vous hésitez entre accoucher à la clinique Belharra ou à l’hôpital de Bayonne, déjà sachez qu’il y a une sacré différence de prix entre la Clinique et l’hôpital mais par contre c’est vrai qu’à la Clinique c’est plus confortable et plus moderne. Par exemple, Ivan a très bien dormi à la Clinique car c’était un vrai lit pour les accompagnants alors qu’à l’hôpital il n’a jamais dormi avec moi car le lit accompagnant c’est un espèce de matelas pas vraiment confortable. La chambre est plus grande à la Clinique et les repas sont plus chouettes aussi à la Clinique surtout quand on a des intolérances comme moi mais pour tout le reste, c’était vraiment équivalent. Voilà pour la parenthèse pour celles que ça intéresserait 🙂
Pour revenir au dimanche donc, à mon arrivée à l’hôpital, bizarrement c’est le moment où j’ai eu le moins mal du week end, j’étais bien, j’avais enfin quelques affaires avec moi et je me disais que ca y’est on y était et que la douleur allait bientôt s’arrêter. Je me doutais pas que j’en avais encore pour 20h devant moi 🙂
Mon col a mis beaucoup beaucoup beaucoup de temps à se dilater, je suis allée me promener, j’ai pris ma douche et puis au bout d’un moment j’ai été rattrapée par la douleur et je suis vite retournée dans la salle d’accouchement à essayer tant bien que mal de faire tous mes exercices de respiration. Au départ, j’avais refusé tous les médicaments ( atarax, morphine) en attendant d’être assez dilatée pour qu’ils puissent me poser la péridurale ( et dire qu’au début de ma grossesse, je ne voulais pas faire de péridurale) mais au bout de 3h je n’en pouvais plus et j’ai accepté de prendre l’atarax , ca a du me donner 20 minutes de répit et c’était reparti de plus belle. Comme j’avais très très TRES TRES mal ( je poussais des gémissements comme dans les films haha ) et que je saignais beaucoup, la gynécologue de garde m’a fait une nouvelle echo et l’anesthésiste m’a ensuite rapidement posé la péridurale avant que mon col soit totalement dilatée. Enfin rapidement, je suis arrivée à 8h et ils me l’ont posé à 18h.
Et comme par magie quand elle faisait enfin effet ( c’est même pas une sensation de bonheur c’est une sensation de renaissance, je pouvais enfin respirer sans souffrir, voir les secondes passées, sentir me corps et ne plus avoir l’impression de n’être que douleur et tremblement), mon col s’est enfin dilaté . Je devais être tellement crispée par la douleur et que j’empêchais les choses d’avancer. Une fois la péridurale bien active, j’ai pu enfin dormir après 2 nuits blanches et Ivan est rentré quelques heures à la maison pour dormir aussi de 20h à 00h. A partir de là, je n’ai plus vraiment la notion du temps, je sais qu’Ivan est arrivé juste après que les sages femme soient venues me percer la poche des eaux car ca prenait trop de temps et que le rythme cardiaque de Lily commençait à augmenter. Après ça, j’ai eu cette nouvelle sensation que je ne connaissais pas d’envie de pousser, j’ai appelé la sage femme, le docteur est venu est on a commencé la poussée ensemble ( le temps que tout le monde arrive le pied et la jambe de Lily était sortie). Après 10 minutes à pousser, le docteur a décidé de me faire une césarienne d’urgence car le rythme cardiaque de Lily augmentait trop et elle ne bougeait quasiment pas quand je poussais.
A 4h30 du matin, me voilà donc derrière un rideau bleu, dans une nouvelle salle pleine de lumière avec pleins de gens partout et là tout s’accélère, il faut aller vite sauf que mon cerveau est lent et que je ne comprends rien à ce qu’il se passe. Ma vision est trouble et je commence à avoir peur, l’anesthésiste me demande si je sens quand il me touche le ventre, oui je sens, je les entends parler, ils me réinjectent du produit 3 fois mais j’ai l’impression de toujours tout sentir , l’anesthésiste donne son GO et là je panique, je me mets à pleurer, à haleter et à dire que j’ai peur. Ivan est en face de moins et je me souviens de son regard, il garde son sang froid mais il ne sait pas quoi faire pour me rassurer. L’anesthésiste me voyant paniquer, me mets un masque à gaz hilarant sur la bouche et me caresse le visage en me parlant pour me rassurer, une infirmière me tiens la main et m’encourage. Au bout de quelques minutes, j’entends ou je comprends que Lily est sorti mais je ne l’ai pas entendu pleurer, nouvelle crise de panique, et ils ne peuvent rien me dire sur ce qu’ils se passent car Lily est déjà parti dans une autre pièce. Ils appellent Ivan pour qu’il aille avec Lily le temps qu’ils me recousent. Je suis rassurée, je me dis que s’il peut aller là bas c’est que tout va bien. Je me calme, je reprends mes esprits, et j’attends, j’attends. Dès qu’ils ont fini, ils m’amènent en salle de réveil et quelques minutes plus tard, je suis rejoint par Ivan et LILY, je vois enfin à quoi ressemble ma fille et surtout je vois qu’elle va bien. Ils me la posent tout de suite en peau à peau et je suis enfin rassurée. J’ai ma fille dans les bras, elle est si belle, si parfaite, si mini, si ressemblante à son papa et elle va bien. Elle va bien, je vais bien et je vais pouvoir enfin mettre ces 3 jours derrière moi. Je me souviens m’être dit ca c’est fait 🙂
La suite vous la connaissez, j’avais publié une vidéo pour vous expliquer sur mon instagram. Nous sommes restées 10 jours à l’hôpital. Le premier jour, j’étais à la maternité et elle en néonatologie, je n’ai pas réussi à me lever pour aller la voir en fauteuil, mais heureusement ils ont vu mon désarroi et ils me l’ont amené pour que je puisse la serrer dans mes bras. Le reste du temps Ivan était avec elle. Elle n’a pas eu besoin d’être en couveuse par contre elle a eu une sonde pour manger pendant plusieurs jours car elle ne se réveillait pas forcément pour manger. Dès le lendemain, j’ai pu déménager dans le service kangourou de néonatalogie où j’avais une chambre en face de celle de Lily pour pouvoir aller la voir quand je voulais. Les premiers jours, elle ne dormait pas avec moi car elle devait être scoppée par sécurité ( en gros branchée pour vérifier son rythme cardiaque) et petit à petit j’ai pu l’avoir de plus en plus avec moi. Personnellement, même si j’en avais marre à la fin et que je ne rêvais que de sortir, j’ai très bien vécu ces 10 jours à l’hôpital. Ca m’a permis d’être accompagnée pour avoir les bons gestes et reflexes d’une maman et de faire le plein de bons conseils des puéricultrices. Xa a un côté très rassurant et je suis persuadée que c’est grâce à tout ça qu’on me dit tout le temps que j’ai l’air d’une mère sereine.
Voilà vous savez tout, c’est la chose la plus intime que j’ai jamais partagé sur mon blog, j’ai mis 4h à écrire cet article, c’est la première fois que je me remémore en détails ces 3 jours de guerrière. Oui parce que maintenant je me considère officiellement comme une guerrière, j’ai accouché les gars, y’a un p’tit truc trop mignon qui a été crée dans mon corps et qui en est sorti et on a survécu ! Même que maintenant on est super heureux et fatigué, mais heureux.
Ps : Je répondrai à toutes vos questions dans un prochain article ( oui avec les chats ca se passe trop bien ) et je vous prépare les essentiels à avoir pour l’arrivée de bébé. J’avais commencé une vidéo à l’hôpital pour vous dire les essentiels à avoir à l’hôpital mais j’ai pu sortir le jour où je devais monter la vidéo; ce qui m’a complètement démotivé à la publier comme pour mettre tout ça derrière moi 🙂
Bisousss <3
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